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CELEBRATING VERA MALETIC

 

Friends, collegues and students of Vera Maletic gathered on Sunday November 22nd to remember and celebrate her life, her career, her passion for dance and her influence on our lives.

Here are glimpses into the stories shared about this remarkable woman.

Odette Blum: letters from Yvonne Clark and Mel Bales 

 

Karen Eliot: A remembrance by Candace Feck

 

 

Karen Bell: good times with Vera

 

Susan Van Pelt Petry: Vera and the A Scale

 

Vicki Uris: Vera as Grad Studies Chair

 

Susan Hadley: Humbled by Vera

 

Susan Hadley: Vera and Food

 

Chris Cooper: The Elegance of Vera

 

Dave Covey: Vera calls him out

 

Dave Covey: Vera as Advisor

 

Odette Blum: a letter from Janet Goodrich

 

Dave Covey: a toast to Vera

 

Dave Covey: a round of applause for Vera, around the room of the people in the circle

Letter by Jacqueline Challet-Haas; read by Sanja Andus L’Hotellier at Vera’s Memorial in Columbus, on November 22, 2015:

Vera Maletic s’est éteinte à Columbus, Ohio (USA) ce 15 octobre 2015 à l’âge de 87 ans.

Elle est née en 1928 à Belgrade, fille de Ana Maletic, une figure phare de la culture en Croatie. Ana, danseuse, chorégraphe et chercheur (folklore yougoslave), a étudié avec Rudolf Laban au début des années 30 puis a fondé en 1954 à Zagreb une célèbre école de danse où elle a introduit les concepts de Laban;  la renommée de cette école s’est étendue sur de nombreuses années.

Véra a suivi les traces de sa mère ; en dehors  de la danse qu’elle a tout d’abord  pratiqué à Zagreb tout en suivant des études d’histoire de l’art (elle a obtenue ce que l’on nomme aujourd’hui un master), elle alla étudier auprès de Rudolf Laban à Addlestone, Surrey (Angleterre).

Elle passa également dans sa jeunesse une année à Paris auprès de ses oncles : l’un, peintre, Lancelot Ney, l’autre, Joseph, architecte. Puis elle est retournée à Zagreb pour seconder Ana  dans les cours et les chorégraphies pour le groupe de danseurs qu’elles ont formés.

A la fin des années cinquante elle est retournée en Angleterre auprès de Laban et est devenue  assistante de l’école pendant plusieurs années. C’est là, en 1959, que je l’ai rencontrée pour la première fois lors de la première réunion des experts de notation (cinétographie Laban/Labanotation) organisée par Lisa Ullman, compagne de Laban et son exécutrice testamentaire, en vue de la création du « Conseil International de Cinétographie Laban » (ICKL)  qui perdure encore aujourd’hui (il s’est notamment réuni cette année à Tours, invité par le CCN dirigé par Thomas Lebrun).

Depuis lors, une solide amitié nous a liées, qui ne s’est jamais refroidie au cours de toutes ces années. Nos échanges ont été nombreux, nos séjours chez l’une et l’autre tant en France, qu’en Croatie ou aux États-Unis également. Nous nous sommes même trouvées ensemble pendant un court moment, à la Folkwang Hochschule, à Essen auprès de Albrecht Knust pour compléter nos études de notation.

Véra était une femme adorable, vive, spirituelle, étonnamment cultivée, quadrilingue (français, anglais, allemand et évidemment croate, sa langue maternelle), discrète mais si efficace tant  dans ses cours  que ses conférences. Au Laban Center, elle a enseigné la « choreutique », appelée aussi « Space Harmony », soit la manière dont l’être humain peut utiliser sa kinesphère, ainsi que « l’Euchinétique » appelée aussi « Effort- shape », soit la manière dont chacun appréhende son environnement.  

Au début des années 70, un poste s’est libéré à l’Université de l’Ohio à Columbus,  pour lequel elle a postulé et depuis lors, elle y enseigna  au sein du « Dance Notation Bureau Extension » destiné à promouvoir les théories et la notation de Rudolf Laban. Son enseignement brillant et synthétique lui valut l’estime de tous. Elle publia un livre fondateur : « Body, Space, Expression, the Development of Rudolf Laban’s Movement and Dance Concepts » paru chez Mouton de Gruyter en 1987. Elle se passionna aussi pour l’exploration des lois chorégraphiques utilisées par les chorégraphes et publia ses conclusions dans un livre expérimental : « Dance Dynamics- Effort and Phrazing, Gradea-notes », OSU, Ohio 2005.

Elle a été invitée dans de nombreux symposiums et conférences, en Amérique et en Europe, en France notamment,  dans le cadre du Centre de Recherches en Danse Contemporaines dirigé par Françoise et Dominique Dupuy, où elle a participé en 1997 à un colloque : « danse et technologie ».

Son départ laisse un grand vide dans mon cœur mais aussi dans la communauté labanienne dont elle fut assurément une cheville ouvrière.